Una respuesta cultural a 100 años de la ocupación de EEUU en Haití

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Jacmel: une réponse culturelle à l’occupation américaine

L’association culturelle Phrase ambulante a consacré l’édition du 26 juillet 2015 de son espace ambulant « Le bar », qui s’est déroulée à Jacmel, à la commémoration du centenaire de l’occupation d’Haïti par les États-Unis d’Amérique (28 juillet 1915-21août 1934). Conférences-débats, danses folkloriques, musique populaire, exposition d’ouvrages, autant d’éléments ayant satisfait la curiosité des participants.

Des dizaines de Jacméliens et Jacméliennes, en majorité des jeunes, amants de la culture, se sont réunis à l’hôtel Florita, aux environs de 7 heures du soir, pour prendre part à cet événement qui s’est déroulé sur le thème : « Le vaudou face à l’occupation américaine ». Dans un cadre de peintures et de sculptures, les Jacméliens ont écouté Erol Josué, houngan, professeur et directeur général du Bureau national d’Ethnologie. Il a abordé un aspect original de l’occupation américaine : ses fâcheuses conséquences sur le secteur vaudou. Les fameuses campagnes 1 antisuperstitieuses (16 au total à travers l’histoire, dont 10 entre 1915 et 1934) représentaient, selon Erol Josué, une stratégie de l’occupant pour anéantir le bagage culturel de tout un peuple.

Tous les objets sacrés, consacrés aux services des loa ont été emportés, a­t­il déploré, dénonçant la complicité des chefs d’État haïtiens, dont Élie Lescot, dans ces campagnes rappelant les croisades européennes en Orient. Le vaudou, comme à l’époque coloniale, n’a jamais cessé d’être un foyer de résistance. Ainsi, par divers procédés (le poison, le sexe des prostituées contre les Américains, la zombification), il va contribuer à la révolution occasionnant la fin de l’occupation. Pour sa part, le professeur de sciences sociales Guerlince Lohier a mis l’accent sur le côté historique de l’occupation américaine favorisée par cette fameuse politique des États­Unis : diviser pour régner. Soulignant les barbaries, les crimes odieux (environ 500 000 morts) de cette intervention musclée et ses conséquences sur l’économie du pays, M. Lohier a surtout insisté sur le fait que beaucoup d’Haïtiens ont livré bataille au nom de la souveraineté nationale.

Il en a profité pour inviter ses auditeurs à la réflexion, à une prise de conscience, afin de pouvoir sortir de la nouvelle forme de colonisation, d’occupation qui se dessine de nos jours (produits importés, budget dépendant…). Des danses contre l’occupation Après les débats, la troupe Ballet Grand Soleil de Jacmel et Sila Danse Académie de Port­au­Prince ont gratifié le public d’une partie musicale pleine d’ambiance et d’animation. « Yanvalou Maskawon », « Rabòday » et « Rara », des pièces interprétées par des artistes locaux.

La première est un rituel de danse dont on se sert pour démarrer les cérémonies, en saluant « Mèt Kafou ». La deuxième PARTAGER CET ARTICLE traduit la réalité des paysans, s’inspirant des corvées réalisées dans les champs. La troisième est une danse de dévouement et de réjouissance. Quant à Sila Danse Académie, elle a présenté des chorégraphies rappelant des traditions disparues de nos jours. Elle fait également un travail d’adaptation en introduisant d’autres styles dans les danses folkloriques traditionnelles, qu’elle met en valeur, dans le but d’élargir le champ de la musique haïtienne. Cette académie s’apprête à représenter Haïti en Martinique du 31 juillet au 13 août 2015 à la 16e édition de la Quinzaine de la jeunesse caribéenne. Parmi les titres exposés, on retient : « Vaudou et développement socioéconomique d’Haïti » d’Alfred Mentor, « La légende des loa, Vodou haïtien » (Deita) , « Treize nouvelles Vaudou » de Gary Victor, « 1915­2015 : 100 ans dans le ventre de la bête » d’Edgard Gousse et « L’occupation américaine » de Suzy Castor

Le Nouvelliste

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